Depuis l’enfance, j’ai toujours eu la désagréable impression d’être né dans le mauvais siècle ou sur la mauvaise planète. Je traverse notre vingt-et-unième siècle un peu comme un poisson perdu dans une forêt ! Cela se reflète de plus en plus dans ma peinture où j’essaye de reproduire sur canevas le monde dans lequel j’aurais voulu vivre. Mon style de peinture me permet aujourd’hui d’exprimer la déconnexion que je ressens avec l’état du monde et l’aveuglement de ses dirigeants.
Je peins des dodos (oiseau endémique de l’ile Maurice) depuis quelques années déjà. Cependant, ce n’est qu’à partir de 2023 que j’ai commencé à les peindre dans un environnement sans humains. Ce monde que je crée autour de cet oiseau disparu depuis la fin du XVIIᵉ siècle est pour moi une façon de dénoncer les dégâts irréversibles de l’humanité et le changement graduel de l’ile Maurice qui a vu son état évoluer d’un “paradis sur terre” en un pays où l’expansion anarchique des habitations et le manque de vision écologique l’entraînent sur une pente glissante.
Peindre le bonheur est souvent vu comme étant à contrecourant des images que la société nous assène jour après jour à travers la presse et les réseaux sociaux. Le malheur du monde est vendeur alors que le bonheur du monde pourrait paraître futile.
Le choix d’illustrer le bonheur de vivre, la beauté du monde est le mien et il me procure énormément de joie. Mon style Zafer est volontairement utopique, car il est important pour moi de créer une contrepartie à la morosité du monde. Je mets tout mon cœur dans mes tableaux afin que ces derniers deviennent si possible des vecteurs de bonheur.